Notre attaquant Tristan NARBONNE est revenu au jeu en fin de saison suite à plusieurs commotions cérébrales. Nous avons partager un moment avec lui pour échanger à ce sujet.

Nous savons que cette blessure peut avoir de lourdes conséquences pour le joueur et sur sa carrière. C’est pourquoi nous avons eu envie de mettre en avant les conséquences et les moyens mis en œuvre afin qu’il puisse revenir dans une bonne condition.

Tristan cous n’avez quasiment pas joué cette saison en raison de plusieurs commotions cérébrales.
Comment avez-vous vécu cette mise sur la touche forcée dû à ces problèmes?
Au début, cela a été dur moralement. Lorsque j’ai subi ma 3e commotion, 3 mois après la 2e, les symptômes se sont additionnés et amplifiés. Lorsque le médecin m’a annoncé que je ne remonterais pas sur la glace pendant 6 mois, j’ai pris conscience de l’importance et de la gravité de la blessure.
Tout au long du protocole, je suis passé par des phases d’inquiétudes, de remises en question, d’amotivation, mais grâce notamment au soutien de mes proches, j’ai pu effectuer un travail sur moi-même. Cela m’a beaucoup aidé à savoir prendre les éléments positifs dans cette période négative, pour continuer d’avancer.
 
J’ai donc pris cela comme une opportunité de pouvoir renforcer mon mentale, voir les choses d’une autre manière, pour revenir sur la glace dans de bonnes conditions.

Quel a été votre chemin vers le rétablissement, qui vous a notamment permis de jouer le dernier match de la saison ?

Au total, le protocole de soins a duré 6 mois. J’ai été suivi par le Dr Abbot qui est un médecin du sport, spécialiste des commotions cérébrales.
Durant cette période, j’ai dû faire des scanners et des tests neurologiques, tout en ayant un suivi régulier avec le médecin.
 
Après cela, le médecin a donné son accord pour que je puisse remonter sur la glace avec un rythme modéré et sans contact.
Grâce à Robert POSPISIL (entraîneur des U17 et U20) j’ai pu m’entraîner avec les U17 et U20, ce qui m’a permis de retrouver des sensations, de m’entraîner correctement et de retrouver petit à petit un rythme d’effort.
 
Depuis 1 mois, je m’entraîne avec la D1 pour continuer ma phase de reprise et augmenter mon rythme. Je me sens bien, et même si je ne suis pas à 100 % de mes capacités, je vais pouvoir jouer samedi contre Chambéry.
 
Après 1 an sans avoir joué de match officiel, je vais pouvoir prendre du temps de jeu, retrouver le goût du jeu et de l’ambiance des matchs.
C’est un match test pour me situer dans cette reprise, que j’ai hâte de pouvoir jouer.
Les commotions cérébrales sont un problème récurrent en sport, mais sont pourtant bien souvent minimisées.
Y-a-t-il, selon vous, un manque de sensibilisation, et également de prises en charge, autour de ce sujet ?
Cette sensibilisation se fait de plus en plus parce que c’est un sujet qui fait parler actuellement. Je ne pense pas que le nombre de commotions ait fortement augmenté par rapport aux anciennes générations.
Sûrement qu’il y’en a de plus en plus mais c’est sûrement lié au fait que c’est une blessure qui va avec le progrès médical, est de plus en plus détectée, prise en charge et prise au sérieux. On voit de plus en plus d’athlètes arrêter leur carrière à cause d’une ou plusieurs commotions et des témoignages, qui sensibilisent le public et les acteurs du milieu sportif.
 
Il est important que les parents de joueurs, les entraîneurs, les dirigeants d’organisations sportives soient sensibles à cette blessure qui n’est pas forcément visible à l’œil nu, mais qui peut faire énormément de dégâts sur la santé mentale et physique du joueur.
 
Les clubs doivent mettre en place avec leurs moyens, un comité de soignants capables de détecter et de prendre en charge une commotion cérébrale (et autres blessures). Mais cela doit aller du diagnostic au protocole de soins complet afin de prendre soins au maximum du joueur, protéger sa santé et limiter la gravité à court et long terme d’une commotion.
 

Après avoir subi ces commotions cérébrales, votre regard dessus a-t-il changé par rapport à avant ?

Oui mon regard a changé même si j’étais déjà sensible et conscient de la gravité que pouvait avoir une commotion cérébrale sur la santé d’un joueur. Je suis davantage soucieux et attentif lorsqu’un(e) joueur(se) subit un choc haut du corps trop violent.
Je sais aussi qu’il est important d’intervenir dans cette sensibilisation, à mon échelle, auprès des joueurs, parents et dirigeants.
En ayant vécu ces commotions jusqu’à en être remis, changeriez-vous d’attitude sportivement afin de les éviter ?
Est-ce que vous regrettez certaines choses faites dans votre carrière ?
Actuellement, je travaille avec un préparateur mental afin de n’avoir aucune appréhension sur glace et pouvoir jouer mon jeu, qui est de mettre de l’intensité, aller dans les duels, et jouer vite vers l’avant. C’est un jeu qui nécessite de n’avoir aucune appréhension du contact donc je travaille sur cela, afin d’être efficace pour l’équipe.
 
Je ne regrette rien, les blessures et entretenir sa santé fait partie du « métier » de sportif. Il ne suffit pas seulement de s’entraîner pour progresser et performer, il faut aussi avoir la capacité de savoir prendre soin de son bien-être mental et son physique pour continuer sa carrière le plus longtemps possible.

Souhaiteriez-vous rajouter quelque chose sur les commotions cérébrales qui n’aurait pas été abordé au cours de cette interview ?

Je voudrais en profiter pour adresser quelques remerciements.
Je tiens à remercier les personnes qui ont été proches de moi, et qui continuent de l’être, car un des symptômes de la commotion cérébrale est la forte baisse du moral. Sans le soutien de ma famille et de mon entourage, cette période aurait pu être beaucoup plus difficile.
Je remercie également Jonathan Souchu de m’avoir donné l’opportunité de commenter les matchs de mes coéquipiers aux côtés de Patrick Poitrineau et Gaëtan Boucheret.
Je vous remercie aussi Mr Pierre Moulin d’avoir réalisé cette interview.
 
Je suis très content de pouvoir revenir samedi pour le dernier match de cette saison, retrouver l’ambiance, les supporters et l’adrénaline d’un match.

Merci à tous.

Interview réalisée par Pierre MOULIN

 

©2022 HCCA Les Sangliers Arvernes

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Notre attaquant Tristan NARBONNE est revenu au jeu en fin de saison suite à plusieurs commotions cérébrales. Nous avons partager un moment avec lui pour échanger à ce sujet.

Nous savons que cette blessure peut avoir de lourdes conséquences pour le joueur et sur sa carrière. C’est pourquoi nous avons eu envie de mettre en avant les conséquences et les moyens mis en œuvre afin qu’il puisse revenir dans une bonne condition.

Tristan cous n’avez quasiment pas joué cette saison en raison de plusieurs commotions cérébrales.
Comment avez-vous vécu cette mise sur la touche forcée dû à ces problèmes?
Au début, cela a été dur moralement. Lorsque j’ai subi ma 3e commotion, 3 mois après la 2e, les symptômes se sont additionnés et amplifiés. Lorsque le médecin m’a annoncé que je ne remonterais pas sur la glace pendant 6 mois, j’ai pris conscience de l’importance et de la gravité de la blessure.
Tout au long du protocole, je suis passé par des phases d’inquiétudes, de remises en question, d’amotivation, mais grâce notamment au soutien de mes proches, j’ai pu effectuer un travail sur moi-même. Cela m’a beaucoup aidé à savoir prendre les éléments positifs dans cette période négative, pour continuer d’avancer.
 
J’ai donc pris cela comme une opportunité de pouvoir renforcer mon mentale, voir les choses d’une autre manière, pour revenir sur la glace dans de bonnes conditions.

Quel a été votre chemin vers le rétablissement, qui vous a notamment permis de jouer le dernier match de la saison ?

Au total, le protocole de soins a duré 6 mois. J’ai été suivi par le Dr Abbot qui est un médecin du sport, spécialiste des commotions cérébrales.
Durant cette période, j’ai dû faire des scanners et des tests neurologiques, tout en ayant un suivi régulier avec le médecin.
 
Après cela, le médecin a donné son accord pour que je puisse remonter sur la glace avec un rythme modéré et sans contact.
Grâce à Robert POSPISIL (entraîneur des U17 et U20) j’ai pu m’entraîner avec les U17 et U20, ce qui m’a permis de retrouver des sensations, de m’entraîner correctement et de retrouver petit à petit un rythme d’effort.
 
Depuis 1 mois, je m’entraîne avec la D1 pour continuer ma phase de reprise et augmenter mon rythme. Je me sens bien, et même si je ne suis pas à 100 % de mes capacités, je vais pouvoir jouer samedi contre Chambéry.
 
Après 1 an sans avoir joué de match officiel, je vais pouvoir prendre du temps de jeu, retrouver le goût du jeu et de l’ambiance des matchs.
C’est un match test pour me situer dans cette reprise, que j’ai hâte de pouvoir jouer.
Les commotions cérébrales sont un problème récurrent en sport, mais sont pourtant bien souvent minimisées.
Y-a-t-il, selon vous, un manque de sensibilisation, et également de prises en charge, autour de ce sujet ?
Cette sensibilisation se fait de plus en plus parce que c’est un sujet qui fait parler actuellement. Je ne pense pas que le nombre de commotions ait fortement augmenté par rapport aux anciennes générations.
Sûrement qu’il y’en a de plus en plus mais c’est sûrement lié au fait que c’est une blessure qui va avec le progrès médical, est de plus en plus détectée, prise en charge et prise au sérieux. On voit de plus en plus d’athlètes arrêter leur carrière à cause d’une ou plusieurs commotions et des témoignages, qui sensibilisent le public et les acteurs du milieu sportif.
 
Il est important que les parents de joueurs, les entraîneurs, les dirigeants d’organisations sportives soient sensibles à cette blessure qui n’est pas forcément visible à l’œil nu, mais qui peut faire énormément de dégâts sur la santé mentale et physique du joueur.
 
Les clubs doivent mettre en place avec leurs moyens, un comité de soignants capables de détecter et de prendre en charge une commotion cérébrale (et autres blessures). Mais cela doit aller du diagnostic au protocole de soins complet afin de prendre soins au maximum du joueur, protéger sa santé et limiter la gravité à court et long terme d’une commotion.
 

Après avoir subi ces commotions cérébrales, votre regard dessus a-t-il changé par rapport à avant ?

Oui mon regard a changé même si j’étais déjà sensible et conscient de la gravité que pouvait avoir une commotion cérébrale sur la santé d’un joueur. Je suis davantage soucieux et attentif lorsqu’un(e) joueur(se) subit un choc haut du corps trop violent.
Je sais aussi qu’il est important d’intervenir dans cette sensibilisation, à mon échelle, auprès des joueurs, parents et dirigeants.
En ayant vécu ces commotions jusqu’à en être remis, changeriez-vous d’attitude sportivement afin de les éviter ?
Est-ce que vous regrettez certaines choses faites dans votre carrière ?
Actuellement, je travaille avec un préparateur mental afin de n’avoir aucune appréhension sur glace et pouvoir jouer mon jeu, qui est de mettre de l’intensité, aller dans les duels, et jouer vite vers l’avant. C’est un jeu qui nécessite de n’avoir aucune appréhension du contact donc je travaille sur cela, afin d’être efficace pour l’équipe.
 
Je ne regrette rien, les blessures et entretenir sa santé fait partie du « métier » de sportif. Il ne suffit pas seulement de s’entraîner pour progresser et performer, il faut aussi avoir la capacité de savoir prendre soin de son bien-être mental et son physique pour continuer sa carrière le plus longtemps possible.

Souhaiteriez-vous rajouter quelque chose sur les commotions cérébrales qui n’aurait pas été abordé au cours de cette interview ?

Je voudrais en profiter pour adresser quelques remerciements.
Je tiens à remercier les personnes qui ont été proches de moi, et qui continuent de l’être, car un des symptômes de la commotion cérébrale est la forte baisse du moral. Sans le soutien de ma famille et de mon entourage, cette période aurait pu être beaucoup plus difficile.
Je remercie également Jonathan Souchu de m’avoir donné l’opportunité de commenter les matchs de mes coéquipiers aux côtés de Patrick Poitrineau et Gaëtan Boucheret.
Je vous remercie aussi Mr Pierre Moulin d’avoir réalisé cette interview.
 
Je suis très content de pouvoir revenir samedi pour le dernier match de cette saison, retrouver l’ambiance, les supporters et l’adrénaline d’un match.

Merci à tous.

Interview réalisée par Pierre MOULIN 

©2022 HCCA Les Sangliers Arvernes

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